plication aux questions de mécanique, et il ne put échapper à son génie actif et pénétrant. En résolvant enfin le premier, par ces mêmes principes, le problème de la précession des équinoxes, il eut la gloire
de mettre la dernière main à l’édifice élevé par Newton,
et la France put reprendre parmi les nations
savantes le rang dont elle paraissait être tombée depuis
le temps de Descartes. Euler, rival et contemporain
de D’Alembert, comme Leibnitz lavait été
de Newton, embrassait dans ses travaux immenses
toutes les parties des mathématiques et reculait les
bornes de chacune. Il sentit que l’analyse algébrique
était l’instrument le plus étendu, le plus sûr, que
l’on pût employer dans toutes ces sciences, et il sut
la rendre d’un usage général. Cette révolution, qui
devait mettre le comble à celle que Descartes avait
commencée, et que la découverte des nouveaux calculs
avait accélérée, a été son ouvrage, et lui a mérité
l’honneur, unique jusqu’ici, d’avoir autant de
disciples que l’Europe peut compter de géomètres.
L’application du calcul aux questions de la mécanique rationnelle, à celles où l’on considère les corps sous un point de vue abstrait, ne suffit pas à nos besoins, il faut y ajouter celle des théories mécaniques à la physique, c’est-à-dire, aux corps tels qu’ils existent dans la nature. Cette application, qui demande un mélange adroit de calculs et d’expériences, de raisonnements et de démonstrations, est pour ainsi dire une science particulière très-étendue, très-utile, et qui semble former la liaison entre les sciences de calcul et les sciences d’observation. Elle