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XLIX
DE CONDORCET.

C’est aujourd’hui chose assez généralement convenue, et propagée par ouï-dire, que Condorcet manque, dans ses éloges, de force, de chaleur, d’élégance, de sensibilité. J’oserai ne pas être de cet avis, sans même trop m’effrayer de mon isolement.

Que répondraient, en effet, ceux qui parlent de manque de force, si je leur citais ce portrait des académiciens, heureusement très-peu nombreux, dont les noms se sont trouvés mêlés à des brigues sourdes :

« De pareilles brigues ont toujours été l’ouvrage de ces hommes que poursuit le sentiment de leur impuissance ; qui cherchent à faire du bruit, parce qu’ils ne peuvent mériter la gloire ; qui, n’ayant aucun droit à la réputation, voudraient détruire toute réputation méritée, et fatiguent, par de petites méchancetés, l’homme de génie qui les accable du poids de sa renommée. »

J’oserai renvoyer les critiques qui ont reproché à Condorcet de manquer de sensibilité, aux passages suivants de l’éloge inédit des pères Jacquier et le Seur :

… « Leur amitié n’était pas de ces ami-