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XLVII
DE CONDORCET.


Fontaine vers le milieu de 1772. Au commencement de septembre, il adressait à l’illustre intendant une première copie de son travail. Le même éloge retouché, remanié reprenait un an plus tard, en septembre 1773, le chemin de Limoges.

Ce fut, on doit en convenir, pour un écrit de vingt-cinq pages in-8o, bien du temps, de l’hésitation, du scrupule. Du moins, la maxime de Boileau n’avait pas été cette fois infructueuse. D’Alembert, écrivant à Lagrange, appelait l’éloge de Fontaine un chef-d’œuvre. Voltaire disait dans une lettre du 24 décembre 1773 : « Vous m’avez fait passer. Monsieur, une demi-heure bien agréable… Vous avez embelli la sécheresse du sujet, par une morale noble et profonde… qui enchantera tous les honnêtes gens… Si vous avez besoin de votre copie, je vous la renverrai en vous demandant la permission d’en faire une pour moi. »

Voltaire demandant, pour son usage personnel, la permission de copier l’éloge de Fontaine ! connaît-on un hommage au-dessus de celui-là ?

À l’éloge de Fontaine succéda celui non moins piquant, non moins ingénieux, non