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OBSERVATIONS DE CONDORCET


en poids moindres fussent exprimées par des nombres simples et commodes pour les divisions ; d’établir ensuite d’une manière publique et légale, et par les moyens exacts que fournit la physique, le rapport précis de toutes les mesures usitées dans un pays avec la mesure nouvelle, ce qui prévient pour jamais toute espèce de procès pour la valeur de ces mesures. La nouvelle mesure aurait été adoptée par le gouvernement, les assemblées d’états, les communautés, etc. Les particuliers auraient eu la liberté de se servir de telle mesure qu’ils auraient voulu. Ce changement se serait donc fait sans aucune gêne, sans aucun trouble pour le commerce, et jamais personne n’a proposé une autre opération.

5° Comme la vérité, la raison, la justice, les droits des hommes, l’intérêt de la propriété, de la liberté, de la sûreté, sont les mêmes partout, on ne voit pas pourquoi toutes les provinces d’un État, ou même tous les États, n’auraient pas les mêmes lois criminelles, les mêmes lois civiles, les mêmes lois de commerce, etc. Une bonne loi doit être bonne pour tous les hommes, comme une proposition vraie est vraie pour tous. Les lois qui paraissent devoir être différentes suivant les différents pays, ou statuent sur des objets qu’il ne faut pas régler par des lois, connue sont la plupart des règlements de commerce, ou bien sont fondées sur des préjugés, des habitudes, qu’il faut déraciner ; et un des meilleurs moyens de les détruire est de cesser de les soutenir par des lois.

6° L’uniformité dans les lois peut s’établir sans trouble, sans que le changement produise aucun mal.