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SUR LE XXIXe LIVRE DE L'ESPRIT DES LOIS.


Chapitre VII, Continuation du même sujet. — Nécessité de bien composer les lois.

L’ostracisme était une injustice. On n’est point criminel pour avoir du crédit, des richesses ou de grands talents. C’était de plus un moyen de priver la république de ses meilleurs citoyens, qui n’y rentraient ensuite qu’à la faveur d’une guerre étrangère ou d’une sédition.

Et comment la nécessité de bien composer les lois, et, ce qui en devrait être la suite, les principes d’après lesquels on doit les composer, sont-ils établis par l’exemple de deux mauvaises lois, établies dans deux villes grecques ?

Il s’agit de donner aux hommes les lois les plus conformes à la justice, à la nature et à la raison ; il s’agit de composer ces lois de manière qu’elles puissent être bien exécutées et qu’on n’en abuse point ; et l’auteur de l'Esprit des lois fait l’éloge d’une loi absurde des Athéniens ! Jamais d’analyses, jamais de discussions, jamais aucun principe précis ; toujours un ou deux exemples, qui, le plus souvent, ne prouvent qu’une chose, c’est qu’il n’y a rien de si commun que les mauvaises lois.

Chapitre VIII. Que les lois qui paraissent les mêmes n’ont pas toujours eu le même motif.

La liberté de faire des substitutions dérive, dans les lois romaines comme dans les nôtres, du principe que le droit de propriété s’étend jusqu’à la dis-