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CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.


privés, prend et donne qui veut le litre d’esquire. Ce qu’on poui rail faire aujourd’hui (et cela ne sérail pas sans utilité), ce serait d’établir pour les noms un système régulier, comme il y en avait un à Rome. Mais point de noms de baptême, parce que la théologie ne vaut pas mieux que la féodalité.

Je ne sais ce qu’on a pu vous dire de moi, mais je sais qu’une cabale qui cherche à rendre odieux ou suspects ceux qui ont le mieux servi la cause de la liberté, me fait l’honneur de me ranger dans celte classe. Si on vous a dit que je m’occupe des moyens d’établir deux chambres, c’est une grande bêtise ; car je crois avoir arithmétique ment démontré que cet établissement est absurde ; et quand on m’objecte la manière dont certains décrets passent à l’Assemblée, je réponds qu’il y a vingt moyens d’assujettir un corps unique à des formes qui préservent de ces inconvénients. Je n’aurais même voulu de veto royal que pour les objets sur lesquels le roi exerce un pouvoir dont l’usage ne peut être soumis à des règles précises, c’est-à-dire, suivant moi, pour la défense et les relations extérieures seulement. La responsabilité peut bien empêcher que les ministres ne fassent la guérie en traîtres ; mais elle n’empêchera jamais qu’ils ne fassent mollement une guerre qui leur déplaît.

Si on vous a dit que je regardais M. de La Fayette comme le plus sûr appui de notre liberté, on vous a dit la vérité. Mais comme, longtemps avant la révolution j’étais le confident de tous ses projets pour la liberté ; comme je connaissais de quel genre