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CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.


dans la philosophie morale des Grecs et des Romains. Je ne me consolerais point du malheur d’avoir mal répondu à la confiance de Votre Majesté, la première fois qu’elle m’en a honoré.

Nous venons de perdre M. Watelet, de l’Académie française et de celle de Votre Majesté [1]. Il était le dépositaire des lettres qu’elle a écrites à M. D’Alembert, et il n’a fait aucune disposition. Elles seront vraisemblablement remises à M. le duc de Nivernois. J’ai cru, par respect pour Votre Majesté et par intérêt pour la mémoire de M. D’Alembert, devoir l’instruire de ces détails, et veiller, autant qu’il est en moi, sur ce dépôt précieux pour les lettres, la philosophie et l’humanité, jusqu’à ce que Votre Majesté ait daigné faire connaître ses intentions sur cet objet.

Je suis avec le plus profond respect, etc.


23. DU ROI DE PRUSSE.


Potsdam, 6 février 1786.


Je vous ai beaucoup d’obligation de ce que vous voulez avoir soin que cette correspondance que j’ai eue avec feu M. D’Alembert ne paraisse pas. Mes lettres ne méritent que d’être vouées à Vulcain [2] ; elles ne sont ni amusantes, ni intéressantes pour le public. On est d’ailleurs déjà assez surchargé dans

  1. Mort le 12 janvier 1786.
  2. Réminiscence classique :

    Et quæ

    Conipouis doua Veneris, Thelesine, mairito. (JUVENAL.)