Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/512

Cette page n’a pas encore été corrigée
310
CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.

Je vous suis très-obligé de la personne que vous me proposez à la place de M. Thiébault [1] ; je l’accepterai très-volontiers, si vous pouvez l’y disposer ; et, au cas qu’on ne puisse lui obtenir cette pension dont il espère de jouir en France, on pourra lui en accorder une sur sa retraite, s’il ne pouvait plus vaquer à des emplois. J’écrirai d’ailleurs au baron de Goltz, pour essayer d’obtenir cette pension de la France ; et, en cas de refus, j’arrangerai le tout. Pour sa Théogonie [2] , il pourra la publier ici selon son bon plaisir. En gros, je suis de son opinion, que les planètes et le globe que nous habitons sont infiniment plus anciens qu’on ne le débite ; et, de toutes les hypothèses que l’on soutient sur ce sujet, celle de l’éternité du monde est la seule où se rencontre le moins de contradictions et celle où il y a le plus d’apparence de vérité.

Je conçois que, pour trouver un professeur de philosophie et de belles-lettres, il faut du temps et du choix ; ainsi je ne vous presserai pas sur ce sujet, si ce n’est que je vous prie de vous ressouvenir quelquefois d’un nombre déjeunes gens rassemblés dans une académie, attendant avec empressement des instructions qui leur manquent pendant l’absence d’un professeur. Sur ce, etc.

  1. Dupuis. Voyez la lettre précédente.
  2. Le livre de l’Origine de tous les cultes, auquel Dupuis travaillait alors, et qui ne parut qu’en 1794.