Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/505

Cette page n’a pas encore été corrigée
303
CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.


fort obligé des ouvrages de feu D’Alembert, que vous m’avez envoyés avec votre lettre du 23 octobre de l’année dernière [1]. J’en ai eu quelques essais qui ont paru dès le commencement. C’est dommage qu’il n’ait pas traduit Tacite en entier. Mais un homme qui était original lui-même, et qui a fourni une infinité d’ouvrages sur des matières scientifiques, ne devait pas passer sa vie à traduire ce que d’autres avaient fait. Tacite est peut-être, de tous les auteurs de l’antiquité, celui qui était le plus propre pour être traduit par un géomètre, parce qu’il est serré, énergique et plein de force. Je ne sache d’ailleurs pas qu’aucun de nos grands géomètres ait traduit des ouvrages de l’antiquité. Newton fit un commentaire sur l’Apocalypse ; mais feu D’Alembert lui est bien supérieur par le choix qu’il a fait, car il n’y a pas de comparaison à faire des sages réflexions de Tacite aux balivernes de saint Jean. Sur ce, je prie Dieu qu’il vous ait, Monsieur le marquis de Condorcet, en sa sainte et digne garde.

FRÉDÉRIC.


12. DU ROI DE PRUSSE.


Potsdam, 6 avril 1785.


Autrefois M. D’Alembert m’a fait le plaisir de me procurer quelques bons sujets pour l’Académie des sciences. Il vient de m’en manquer deux, et vous me rendriez un véritable service, si vous pouviez m’en

    touches, commissaire d’artillerie, qu’on appelait Destouches-Canon, pour le distinguer de l’auteur du Glorieux.

  1. Cette lettre manque.