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CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.


impossible de n’être pas attendri, en admirant son courage. Les lettres de Votre Majesté ont seules paru, dans ce cruel instant, lui causer des regrets et réveiller sa sensibilité. Son intention était, depuis longtemps, que ce dépôt fut confié après sa mort à M. Watelet, de l’Académie française, son ancien ami. Le paquet, cacheté en présence de M. D’Alembert, a été remis à M. Watelet dans le même état.

Il a laissé d’autres marques précieuses des bontés de Votre Majesté, et n’a disposé que d’un des portraits qu’il avait reçus d’elle, en faveur de madame Destouches, la veuve de son père [1], femme respectable, qui, depuis l’enfance de M. D’Alembert, n’a cessé de lui donner des marques d’amitié et de considération.

Je regarde les autres portraits comme un dépôt dont je ferai l’usage que Votre Majesté daignera me prescrire.

La raison, Sire, a fait en Europe, depuis quelques années, des pertes multipliées et très-difficiles à réparer. Il lui reste encore un appui bien honorable pour elle ; et tous ceux qui s’intéressent à ses progrès font des vœux pour la conservation de Votre Majesté.

Je suis, etc.


11. DU ROI DE PRUSSE (inédite).


A Berlin, le 7 de janvier 1785.


Monsieur le marquis de Condorcet, je vous suis

  1. D’Alembert était fils naturel de Mme de Tencin, de M. Des-