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CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.


finit par revenir en Provence, où il trouva que, à tout prendre, on était aussi bien qu’ailleurs ? Il a envie maintenant d’aller en Sibérie voir sur la place les prétendues dents d’éléphants. Ce qui le charme surtout, ce sont les soufflets que l’histoire naturelle donne à Moïse, à chaque pas que l’on fait sur le globe.

Jeudi prochain, nous délibérons à l’Académie française sur la fondation d’un prix de vertu qu’on nous propose. Nous couronnerons chaque année l’action la plus vertueuse, faite dans l’étendue du royaume, et nous en ferons au public un récit bien tourné. Il faut que l’auteur de l’action ne soit ni gentilhomme, ni même bourgeois ayant pignon sur rue. Le prix est de 1,200 francs. On fera imprimer le récit, qu’on présentera à M. le Dauphin, afin de lui apprendre à connaître les hommes.

Avez-vous eu la patience de lire mon discours à l’Académie ?

Agréez, je vous prie, Monsieur, les assurances de mon inviolable et respectueux dévouement.


10. AU ROI DE PRUSSE [1].


A Paris, le 22 décembre 1783.


Sire,

L’ami de M. D’Alembert ose se flatter que Votre Majesté daignera ne pas désapprouver la liberté qu’il

  1. Les lettres de Condorcet et du roi de Prusse, liormis la seconde,avaient été déjà publiées, soit dans les œuvres de Frédéric, soit dans celles de Condorcet, mais sans notes, sans ordre, et meme avec des erreurs de dates.