tel, si un peu d’injustice envers Rousseau, et trop de sensibilité au sujet des sottises de
Fréron, ne faisaient apercevoir qu’il est
homme… » À l’occasion de quelques articles
du Dictionnaire philosophique, alors inédits,
articles dont l’importance ou l’originalité pouvaient
être l’objet d’un doute, Condorcet disait
dans une autre lettre : « Voltaire travaille
moins pour sa gloire que pour sa cause. Il ne
faut pas le juger comme philosophe, mais comme apôtre. »
Certains travaux de Voltaire pouvaient-ils être appréciés avec plus de mesure, de goût, de délicatesse ?
Le malheureux Gilbert disait dans sa célèbre épître :
Saint-Lambert, noble auteur dont la muse pédante
Fait des vers fort vantés par Voltaire qu’il vante.
Le poëte avait circonscrit son accusation ; cent prosateurs se chargèrent de la généraliser. Voltaire devint une sorte de Dalaï-Lama du monde intellectuel. Ses amis furent des courtisans dépourvus de dignité, dévoués aveuglé-