Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/472

Cette page n’a pas encore été corrigée
270
CORRESPONDANCE


que, si M. de Maurepas ne veut pas me croire auteur (le la lettre, il se moquera de mon désaveu, et que, s'il veut faire semblant de le croire, il dira qu’il n’en est pas la dupe.

En tout, cependant, les inconvénients d’écrire et ceux de ne pas écrire me paraissent si peu de chose, que je ne puis avoir d’avis bien déterminé, et que la répugnance à assurer de mon respect un homme que je suis fort loin de respecter, est peut-être ma raison la plus forte pour la négative. Je vous demande votre avis. Si vous croyez que je dois écrire, je vous porterai ma lettre en sortant de l’Académie ; si vous êtes d’avis contraire, je donnerai à M. de Keralio dans une lettre toutes les raisons de ne pas écrire, qui ne peuvent blesser ni M. de Maurepas ni son beau-frère. M. de Nivernois attache quelque prix h celte lettre, quoique ni lui ni son beau-frère ne se soucient de Necker plus que moi ou que de moi. Cependant M. de Keralio m’assure que M. de Nivernois m’aime beaucoup.


69. A TURGOT.


(1777.)


Madame d’Enville vous a écrit fort au long sur mon affaire. Je suis absolument de son avis ; j’écris de nouveau à M. D’Alembert. Il est vrai que je risquerais plus à faire l’Éloge [1], et que je risquerais d'être persécuté pour une sottise, au lieu de l’être pour une chose raisonnable. Je n’ai point fait l’Éloge

  1. Du duc de la Vrillière, beau-père de M. do Maurepas, mort le 27 février 1777, à soixante-treize ans.