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CORRESPONDANCE


on veut que M. Boursouffle [1] ait pris celui de Conflans, et qu’il y ait eu de longues conversations avec M. l’Archevéque, auquel M. Tronchin, son compatriote, l’a présenté. Si M. de Beaumont opère cette conversion, il n’aura pas à regretter celle du prince de Conli. Si le néophyte ne sauve pas l’État, il sauvera du moins son âme, et M. de Maurepas en tirera grand honneur dans l’autre monde, ainsi que madame de la Ferté-Imbault [2] de sa lettre et de la seconde édition. Je plains cette pauvre madame Geoffrin de sentir cet esclavage, et d’avoir ses derniers moments empoisonnés par sa vilaine fille.

Je suis fort aise que le mémoire de Desmarets ait réussi. Je compte le voir, quoiqu’il ait peur de moi.

Je crois que madame d’Enville vous écrit ; je suis un peu plus content de sa santé. Je ne sais encore quand je retournerai à Paris. Une des choses qui me le font plus désirer, est l’espérance de vous voir souvent, et d’y jouir de votre amitié, qui me sera toute ma vie bien précieuse.

Voici une copie des vers [3]. J’ignore s’il n’y en a pas une autre dans la lettre de madame d’Enville ; dans ce dernier cas, vous en enverriez une des deux à madame Blondeli. Je vous embrasse.

  1. Necker. Le comte de Boursouffle, personnages de deux comédies de Voltaire : L'Échange et Les Originaux.
  2. Fille de Mme Geoffrin, très-indigne de sa mère. La lettre dont il est ici question fut écrite à D’Alembert par Mme de la Ferté-Imbault, pour lui interdire de voir Mme Geoffrin, malade à l’extrémité. Voyez la note 2, p. 266, et la p. 267.
  3. De Voltaire à Mme Necker.