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XXXIII
DE CONDORCET.


se croit homme de cour ; Cavoye avec Racine se croit homme d’esprit. »

Peut-être me saura-t-on quelque gré si je divulgue ici, d’après le manuscrit de Condorcet, l’origine d’un article de la première charte de notre compagnie, qui est relatif aussi à la nomination des grands seigneurs.

« Lorsqu’on introduisit, » dit notre confrère, « des honoraires dans l’Académie des sciences, Fontenelle, voulant éviter qu’ils ne dégoûtassent les vrais savants par des hauteurs, par l’abus du crédit, imagina, comme une sorte de compensation, de faire mettre dans les règlements que la classe des honoraires serait la seule où les moines pourraient être admis. »

Dans l’espoir de décider les autorités espagnoles à ne jamais consulter, pour les choix, les principes religieux des candidats, Condorcet leur posait cette question : « Croyez-vous qu’une académie composée de l’athée Aristote, du brahme Pythagore, du musulman Alhasen, du catholique Descartes, du janséniste Pascal, de l’ultramontain Cassini, du calviniste Huygens, de l’anglican Bacon, de l’arien Newton, du déiste Leibnitz, n’en eût point valu une