Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/456

Cette page n’a pas encore été corrigée
254
CORRESPONDANCE


Je ne me permettrai point d’autres questions poulette fois.

Adieu, Monsieur ; faites-nous toujours du bien, et songez que cela fait le bonheur de votre ami en même temps que celui de la France. Si vous songez à son plaisir, il sera trop heureux.


58. A TURGOT.


Janvier 1775.


Il y a six mois que la Lettre d’un théologien [1] est sortie des mains de son auteur, qui ne pouvait recourir après. Ainsi ce n’est pas sa faute si elle a paru mal à propos. Ce dont pourtant je ne conviens pas, il y a longtemps qu’on laisse reposer cette canaille ; ils se croient protégés, ils deviennent plus insolents, ils intriguent pour faire revenir les jésuites ; ils prêchent des sermons où M. de Voltaire est nommé et outragé, etc., etc. Il est utile de leur donner parfois des leçons d’humilité, quand ce ne serait que pour montrer qu’ils n’ont pas tout le crédit dont ils se vantent.

L’auteur avait envie de ne point borner là sa carrière ; il avait entre autres le projet d’une tragédie en prose, au sujet d’un moine nommé saint Dunstan, qui a assassiné une reine d’Angleterre parce qu’elle était jolie. Cela aurait pu faire un ouvrage curieux. Le fait est authentique ; Hume le raconte avec beaucoup de détail, et Henri, qui en convient, trouve la

  1. Tome V, page 277 des œuvres de Condorcet.