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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.


Je vous embrasse en attendant mardi. Écrivez-nous la lettre pour les eaux-de-vie, pour que Tenon, notre directeur, puisse nommer mercredi des commissaires.

Êtes-vous content de mes vins ?


56. A TURGOT.


Jeudi, 16 (? 1774).


On dit que l’argent ne vous coûte rien, quand il s’agit d’obliger vos amis. Je serais au désespoir de donner à ces propos ridicules quelque apparence de fondement. Je vous prie donc de ne rien faire pour moi dans ce moment ; quoique peu riche, je puis attendre quelque temps. Laissez-moi faire la place de


    vague de l’Europe surprise, car l’Europe ne saurait prendre la parole pour démentir M. Aimé-Martin. L’Europe a des occupations plus pressées. Il n’était pas besoin d’une loi du gouvernement pour faire déclarer fausse et ridicule la fameuse Théorie des marées, de M. de Saint-Pierre. On connaît le mot de Napoléon, obsédé de la démonstration de cette théorie : « Monsieur de Saint-Pierre, savez-vous le calcul intégral ? — Non, sire. — Eh bien, allez l’apprendre. »

    On sait que M. Aimé-Martin a épouse chaudement toutes les opinions et les doctrines de M. de Saint-Pierre ; mais on ne sait d’où lui vient ce zèle à noircir et rendre odieuse la mémoire d’un homme qui ne voulut jamais que le bien, qui ne lit que du bien à tout le monde en général, et à M. de Saint-Pierre en particulier. C’est apparemment le titre de philosophe qui soulevait, en 1820, l’animosité de M. Aimé-Martin ; mais il faut être juste, même envers les philosophes, et M. Aimé-Martin ne l’a été ni envers Condorcet ni envers mademoiselle de l’Espinasse. (Voyez, à la suite de cette correspondance, une lettre de Bernardin de Saint-Pierre à mademoiselle de l’Espinasse.)