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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.


Je orois qu’il résulterait un grand avantage du voyage de M. de Saint-Pierre.

1° Il vous rapporterait des plantes très-utiles.

2° Il pourrait deviner le secret de plusieurs préparations et l’origine de plusieurs substances qui sont des objets de commerce ou qui servent aux arts.

3° Il nous éclairerait sur l’histoire naturelle et politique de l’intérieur de l’Asie, et il pourrait en résulter de nouvelles vues pour le commerce.

4° Il examinerait si, actuellement que le commerce de la mer Noire est libre, il nous sera aussi utile qu’on le croit. M. de Bori prétend qu’il y aurait de l’avantage à faire venir par là nos bois de construction. Cela seul mériterait un voyage jusque-là. Le chevalier de Saint-Pierre se contenterait d’une récompense modique. Je lui disais l’autre jour que je voudrais que vous établissiez à Hyères un jardin botanique, dans lequel on cultiverait les plantes des pays chauds, afin de tâcher de naturaliser celles qui seraient le plus utiles. Il ne voudrait, m’a-t-il dit, d’autre récompense de son voyage que l’intendance de ce jardin.


    Indes, pour reconnaître le golfe Persique, la mer Rouge et les bords du Gange. (Voyez, à la suite de la correspondance, sa lettre à mademoiselle de l’Espinasse.) Mademoiselle de l’Espinasse et Condorcet firent tout leur possible pour faire obtenir à Bernardin ce qu’il demandait, mais ils n’y purent réussir. M. Aimé-Martin, qui a rempli un volume de la vie de M. de Saint-Pierre, n’a pas fait la plus légère mention de cette affaire ; en revanche, il représente partout Condorcet et mademoiselle de l’Espinasse comme les plus cruels ennemis de son héros. Voyez la note p. 248.