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CORRESPONDANCE

Mes recherches sur- la force des projections n’ont pas même l’honneur d’être physiques : elles ne sont que mathématiques.

J’ai appris, par une des dernières gazettes, que était de l’avis de M. Nèckre sur l’exportation. Est-ce que M. Nèckre lui donne à dîner avec M. Le Brun, dont il est l’ami depuis longtemps ? Je trouve que Marin a encore plus parlé de vertu que le comte du Muy. Ne sera-l-il pas ministre ? Adieu, Monsieur ; aimez-moi toujours, et tâchez de n’avoir pas assez de vertu pour être la dupe des hypocrites. Je serai à Paris le lundi d’après la Fête-Dieu.



50. A TURGOT [1].


Ce lundi, juillet 1774.


Il a paru depuis votre départ, Monsieur, un petit ouvrage intitulé Lettre d'un théologien à l’auteur du Dictionnaire des Trois siècles [2]. Il réussit assez bien. Je l’ai trouvé fort agréable, et j’aime l’esprit dans lequel il a été composé. Si l’on ne peut donner la chasse aux bêtes féroces, il faut du moins faire du bruit pour les empêcher de se jeter sur les troupeaux. Mais toutes ces

    vit un jour sur les heures du comte cette prière : « Mon Dieu, protégez votre fidèle serviteur du Muy, afin que si vous m’obligiez à porter le pesant fardeau de la couronne, il puisse me soutenir par sa vertu, ses leçons et ses exemples. »

  1. Ministre d’état. Turgot entra au ministère le 20 juillet 1774 ; ainsi la lettre est postérieure à cette date.
  2. Condorcet avait publié cet écrit (V. t. IV, p. 273), laissant ignorer à tous ses amis qu’il en fût l’auteur, même à Turgot et à Voltaire.