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CORRESPONDANCE


d’être mon interprète auprès de mademoiselle de l’Espinasse et de tous nos amis.


46. A TURGOT.


Ce 22 avril 1774.


Mademoiselle de l’Espinasse et madame d’Enville [1] vous ont donné de mes nouvelles, Monsieur, et c’est ce qui m’a empêché de vous écrire jusqu’ici. Cependant je veux vous remercier moi-même de toutes les marques de votre amitié, et vous dire combien je regrette la perte de votre société. J’espère vous revoir à mon retour, c’est-à-dire à la fin du mois prochain, où je compte revenir prendre mes fonctions [2]. Vous m’y donnerez vos observations sur l’éloge de La Condamine, et j’en profiterai avec docilité pour le rendre moins indigne du succès que la manière de lire de M. D’Alembert et les suffrages de mes amis lui ont fait obtenir.

Personne ne m’a parlé de Gluck ; j’en conclus que Larrivée [3] est encore enrhumé, ou que les membres de l’Académie royale de musique ne veulent pas reprendre leurs démissions. On sera forcé de former un nouveau parlement avec la troupe de Nicolet, troupe subalterne que l’Académie royale

  1. La duchesse d’Enville, amie de Voltaire, dont elle mettait beaucoup de zèle à propager les œuvres. Elle était liée avec les philosophes, et protégea vivement les Calas. Voyez la correspondance de Voltaire.
  2. De secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.
  3. Qui chantait le rôle d’Agamemnon dans Iphigénie en Aulide.