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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.


marchais. J’ai entendu la musique de Gluck hier : un air sublime pour le pathétique ; mais cet air est ancien [1], et ceux de son nouvel opéra, que j’ai entendus après, m’ont paru pauvres et mesquins en comparaison.

Adieu, Monsieur ; revenez. Mais on dit que vous avez ici de bonnes actions à faire, que des malheureux vous y attendent ; vous reviendrez donc, car vous avez le défaut d’aimer mieux vos devoirs que vos amis, et vous ferez plus pour le plaisir de cette bonne action que vous n’auriez fait pour nous.


43. A CONDORCET.


A Limoges, le 14 janvier 1774.


J’avais mandé. Monsieur, à mademoiselle de l'Espinasse, par le dernier courrier, qu’il ne fallait plus m’écrire. Je suis obligé, à mon grand regret, de me rétracter. Une colique d’estomac assez vive, que j’ai eue avant-hier, et dont il me reste encore quelques ressentiments très-légers, m’a décidé à retarder mon départ, en partie parce que je veux avoir le temps

    Beaumarchais, qui fut réduit à se défendre à coups de pied et à coups de poing. Les domestiques, accourus au bruit, se mêlèrent à ce combat tragi-comique, dont le dénoûement se fit par le commissaire. « Il a fallu, dit Bachaumont, donner un garde à M. de Beaumarchais, pour le garantir des fureurs de son adversaire, dont on cherche à guérir la tète. » (17 février 1773.)

  1. Probablement un air d'Orphée, qui était gravé à Paris depuis dix ans lorsqu’on le mit à la scène. Le nouvel opéra ne peut être qu'Iphigénie en Aulide, jouée le 19 avril suivant.