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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.

On dit que le pauvre hippopotame [1] est décrété pour être ouï [2], ainsi que le nigaud de Bertrand [3]. C’est ce Bertrand et le Cardan ne qui voulaient escroquer de votre ami Dupont [4] une pension de cent pistoles pour Marin, et qui ont fait supprimer les Ephémérides. Vous savez que dans une certaine phrase, Beaumarchais parle de l’espionnage de Marin. Marin, dans une requête pour réparation qu’il a imprimée, cite cette phrase, mais il n’a osé copier le fatal mot d’espionnage : c’est le cri de la conscience. Il prétend qu’en cas de déni de justice, il ira se vautrer aux pieds du roi.

On va donner Sophonisbe [5].


40. A CONDORCET.


A Limoges, le 28 décembre 1773.


Ce que vous me mandez, Monsieur, de l’état de mademoiselle de l’Espinasse m’afflige beaucoup, et d’autant plus que l’hiver ne fait que commencer.

Je lui dois d’autant plus de reconnaissance de ce

  1. Marin, littérateur de bas étage et censeur royal, rendu célèbre par Beaumarchais.
  2. Dans le procès de Beaumarchais contre Goëzman.
  3. Bertrand Dairolles, célèbre dans les Mémoires de Beaumarchais.
  4. Dupont de Nemours, rédacteur des Éphémérides du Citoyen, plus tard secrétaire de Turgot devenu ministre. Sur le docteur Gardanne, voyez Bachaumont, 15 janvier et 25 février 1774.
  5. De Voltaire. Voyez, p. 233, la lettre du 16 janvier 1774.