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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.


qu’ils peuvent. Vous vous êtes trompé sur le président de Brosse [1]. Grâces en soient rendues à notre ami [2] et au prince Louis [3], qui a été beaucoup plus brave qu’il n’appartient à un évêque et à un homme de cour. Je compte sur les lumières que vous voulez bien me faire espérer pendant mon séjour à Ribemont.



12. A TURGOT.


Vers juin 1771.


J’ai l’honneur de vous envoyer, Monsieur, le premier volume de Londres [4] et l' Éloge des environs de Moukden [5]. Mademoiselle de l’Espinasse a eu encore hier un frisson très-violent, suivi d’une forte fièvre ; c’est le septième accès depuis la rechute. On avait jusqu’ici laissé agir la nature, mais hier on a ordonné les eaux de Sedlitz. Elle est persuadée que le jubilé n’entre pour rien dans sa maladie ; elle n’est

  1. C’est-à-dire qu’il n’a pas été élu membre de l’Académie.
  2. Voltaire, qui se donna beaucoup de mouvement pour empêcher cette élection. Voyez surtout une lettre à Richelieu, du 9 janvier 1771, où il proteste que si le président de Brosse est nommé, il en mourra.
  3. Le prince Louis de Rohan, évêque de Strasbourg, très-dévoué au philosophes, le même qui fut si tristement célèbre par l’affaire du collier.
  4. Par Grosley.
  5. C’est le poëme composé par l’empereur de la Chine Kien-Long. Voltaire en parle, tomes XIII, XLVII et XLVIII de ses œuvres, édit, Beuchot.