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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.

L’ont depuis peu fait nommer le bœuf-tigre[1].
Jamais surnom ne fut mieux mérité.
Dans sa jeunesse, un certain cailletage
L’insinua chez le monde poli ;
Voulant plus vieux jouer un personnage,
De nos prélats il se fit l’ennemi.
Son coup d’essai ne fut pas applaudi ;
Mais il a bien repris son avantage,
Et s’est acquis un honneur infini
En inventant le bâillon de Lalli.

La vérité est que Pasquier a la modestie de donner la gloire de cette invention au premier président et au procureur général, attendu qu’il est assez riche sans cela.

Il paraît un livre de M. Groslei, intitulé Londres : c’est un voyage en Angleterre, de trois volumes in-douze. Mandez-nous si vous le voulez. Il y a aussi une traduction du poëme de l’empereur de la Chine[2].

Mademoiselle de l’Espinasse ne peut encore vous écrire ; la fièvre l’a ressaisie ces jours-ci, soit pour avoir pris du quinquina, soit pour avoir fait quelques stations de jubilé.

Mademoiselle de l’Espinasse et tous vos amis prennent la part la plus vive à vos embarras, et surtout à vos peines. Voir tant de malheureux et ne pouvoir les soulager, est une situation bien cruelle pour une âme sensible.

  1. Ce sobriquet se rencontre souvent dans les lettres de Voltaire et dans celles de Condorcet
  2. Les Embellissements des environs de Moukden, par l’empereur Kien-Long. Voltaire lui adressa une épître à ce sujet. Voy. t. XIII de ses œuvres.