tout autre motif. J’espère que vous me pardonnerez
de ne pas être d’un avis auquel vous paraissez attaché.
Mon amitié doit vous dire ce qui vous est avantageux
et non ce qui peut vous plaire, et, si je vous
aimais moins, je n’aurais pas le courage de vous
contredire. Je sais les torts de Montesquieu avec
vous, et j’ai soin de les apprendre à ceux qui sont
blessés du mal que vous en avez dit quelquefois ;
mais il est digne de vous de paraître les avoir oubliés.
Adieu, je vous embrasse et je vous aime comme je
vous admire.
- 2 juillet 1777.
Il n’y a pas un mot à répondre à ce qu’un vrai philosophe m’a écrit le 20 juin [1]. Je l’en remercie très-sincèrement. On voit toujours mal les choses quand on les voit de trop loin. Je ne savais pas l’aventure de la divinité du Verbe et celle du droit d’aubaine, cela est curieux. Il ne faut jamais rougir d’aller à l’école, eût-on l’âge de Mathusalem.
Je suis bien fâché que vous ne vouliez pas être des nôtres cette fois-ci. Vous nous êtes bien nécessaire. On dit que le philosophe de l’Académie française se console [2], qu’il se porte bien, qu’il ne va pas en Prusse. Je lui en fais mon compliment, et je vous