Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée
152
CORRESPONDANCE


lui a pas même rendu justice à Paris. L’idée que le monde doit aller en se perfectionnant n’est pas de l’auteur : cette opinion est celle des économistes, qui l’ont beaucoup mieux prouvée. On sera toujours blessé de voir comparer ces deux ouvrages. Montesquieu n’y perdra rien, et l’on couvrira de ridicule l’auteur mis en parallèle avec lui. D’ailleurs on rapprochera ce que vous dites aujourd’hui de Montesquieu des éloges que vous lui avez donnés autrefois : ses admirateurs, blessés de la manière dont Vous lui reprochez ses inexactitudes dans ses citations, iront rechercher dans vos ouvrages des inexactitudes semblables, et il est impossible qu’ils n’en trouvent pas. On a bien trouvé des inexactitudes dans les Commentaires de César racontant ses propres campagnes.

2° On ne songe plus à ce que vous avez dit de La félicité publique, ni à ce qu’on a répondu. L’auteur de la réponse est un jeune homme très-honnête, qui annonce des talents, qui vous admire plus que personne.

3° La Feuille du jour est une bagatelle fort peu importante, mais qui peut devenir utile et qu’il ne faut pas décourager.

4° Le chevalier de Chastellux a été très-content de la lettre insérée dans la Feuille du jour, et vous lui feriez de la peine en détruisant son illusion.

5° Les maréchaux de Chastellux ne font rien au mérite de son livre ; et comme les gens qui ne l’aiment pas l’accusent d’attacher trop de prix à sa naissance, son intérêt même demande que vous n’insistiez pas sur cet article.