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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


vis de personnes très-graves et très-bien intentionnées. Ainsi, mon cher et illustre maître, taisons-nous et espérons.

L’empereur [1] est arrivé ; il a banni toute étiquette et refusé tout compliment. Les Welches en sont surpris, et craignent qu’il n’ait pas assez de dignité, et qu’il ne leur fasse pas sentir assez qu’il est au-dessus d’eux, et même un peu d’une autre espèce.

Adieu, je vous embrasse ; je répondrai à votre lettre une autre fois.


80. A VOLTAIRE.


Ce 20 juin 1777.


Mon cher et illustre maître, M. de Vaines m’a communiqué une lettre que vous écriviez à M. de La Harpe sur Montesquieu et le chevalier de Chastellux. Plusieurs de vos amis l’ont lue comme moi, et tous pensent avec moi que vous ne devez pas la rendre publique [2].

1° Le nom de Montesquieu est l’objet de la vénération publique, non-seulement en France, mais dans toute l’Europe ; si son ouvrage contient des fautes, elles sont bien rachetées par la foule des vérités grandes et utiles dont il est rempli. Le livre De la félicité publique [3] n’a eu aucun succès ; on ne

  1. Joseph II. Il voyageait sous le nom de comte de Falkentein.
  2. On n’a pas cette lettre.
  3. Duchevalier de Chastellux.