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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


phare[1]. Si on ne s’est pas trompé, je me recommande à vos bontés. M. de Vaines est administrateur des postes, et vous pouvez m’envoyer des paquets sous son couvert.


78. A CONDORCET.


9 avril 1777.


La nature m’a joué un mauvais tour, mon très-respectable philosophe. Je combats un peu contre elle, mais je serai bientôt vaincu. Je veux que vous me promettiez pour ma consolation de daigner prendre ma place à l’académie des paroles, quoique vous soyez le soutien de l’académie des choses, et d’être reçu par M. D’Alembert. J’irai me présenter là-haut ou là-bas, ou nulle part avec plus de confiance.

J’ai lu votre Cassini [2] et votre Leseur [3]. C’est dans votre académie qu’il faudra poser votre buste, sans attendre la triste coutume de ne payer à un grand homme ce qu’on lui doit que quand il n’est plus.

On m’a envoyé six volumes de la Philosophie de la nature [4], qu’on met sous le nom d’Helvétius, et dont le véritable auteur est en prison au Châtelet, en attendant qu’il subisse le bannissement perpétuel

  1. C’est Irène.
  2. Vol. III, p. 168.
  3. Vol. II, p. 130.
  4. Par De Lisle de Sales. C’est la seconde édition : la première était en trois volumes ; la troisième est en dix.