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CORRESPONDANCE


en remercier encore plus. Je serais glorieux de tout ce que vous daignez dire de moi, si je ne croyais que votre amitié et mon zèle pour la bonne cause exagèrent à vos yeux le peu que je vaux.


76. A CONDORCET.


28 février 1777.


Raton a souvent recours aux bon tés et aux instructions de l’intrépide philosophe.

Connait-il un livre intitulé : Aux mânes de Louis XV et des grands hommes qui ont vécu sous son règne ? Sait-il quel est cet auteur qui parle de tout, et qui semble même se connaître à tout [1] ?

On nous avait flatté que l’illustre secrétaire nous avertirait incessamment du jour et de l’heure où notre globe de verre s’en irait en fumée, et quand la comète qui produisit autrefois la terre reviendrait la détruire [2]. Si on a besoin de quelques montagnes élevées par le flux de la mer à deux mille toises de hauteur, j’en ai vis-à-vis mes fenêtres une douzaine à votre service. Je vous prierai de vouloir bien m’envoyer quelques molécules organiques pour me payer de mes montagnes. Il y a un libraire qui n’est point janséniste, et qui veut imprimer Pascal [3]. Voulez-

  1. C’est Gudin de la Brenellerie. Il avait envoyé son livre à Voltaire, qui apprit, par d’Argental, le nom de l’auteur, et le remercia dans une lettre du 7 mars 1777.
  2. Raillerie contre les idées de Buffon et celles de Bailly.
  3. L’Éloge, suivi de remarques sur les Pensées, par Condorcet, vol. III, p. 567.