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XX
BIOGRAPHIE


8 juin 1778), aurait eu le prix tout entier, si elle avait contenu l’application de votre théorie à quelque comète particulière. Cette condition était dans le programme. » La condition y était effectivement, mais Condorcet avait une répugnance extrême pour les calculs, comme il le disait lui-même, « qui exigent beaucoup d’attention sans la captiver. » Chacun a déjà compris que j’ai voulu désigner les calculs numériques.

Dans le glorieux contingent de découvertes mathématiques dont le monde est redevable à la France, figure une branche de calcul, encore très-mal appréciée, malgré les services qu’elle a déjà rendus, malgré tous ceux qu’elle promet encore : c’est le calcul des probabilités.

Je n’hésite pas à placer la découverte du calcul des probabilités parmi les titres scientifiques de notre pays, nonobstant les tentatives qu’on paraît vouloir faire pour l’en dépouiller. Ériger en inventeurs de ce calcul les auteurs de quelques remarques numériques, sans exactitude, sur les diverses manières d’amener une certaine somme de points dans le jet simultané de trois dés, serait une prétention sans base ;