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CORRESPONDANCE


défendrai la patrie après avoir été maltraité par elle ?

Je reviens à M. Castillon et à M. Bitaubé, mes deux consolateurs. Que je les remercie de m’avoir fait connaître Biaise ! Ce Biaise touchait donc à la fois à l’extrême force d’esprit et à l’extrême folie ? Cela est bon à savoir, on en peut tirer d’étranges conclusions. Je connaissais déjà son éloge ; M. de Bitaubé, qui m’honore de son amitié, m’avait envoyé le manuscrit ; il était un peu plus ample, et il y a des différences. Je suis maintenant dans le grenier à blé. M. Bitaubé en chasse les charançons et les rats, et fait de belles avenues de tous côtés, pour qu’on arrive librement à son grenier. Je l’en félicite et je l’en remercie. J’aime passionnément que les portes du temple de Cérès soient toujours ouvertes. Conservez-moi, je vous en prie, mon brave et grand philosophe, les bontés de ce M. Bitaubé, à qui je serai attaché tout le reste de ma vie avec un très-tendre respect.

V.


64. A VOLTAIRE.


La Roche-Guyon, ce 6 octobre 1776.


J’ai reçu avec bien du plaisir, mon cher et illustre maître, votre lettre sur Shakspeare [1]. C’est une démonstration, où il n’y en a point en matière de goût, et je ne crois pas qu’à l’exception des gens qui savent juste en quelle année les planètes ont

  1. Lettre de M. de Voltaire à l’Académie française, I. LXVIII des œuvres de Voltaire.