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CORRESPONDANCE


Notre Rosny a contribué à les rétablir, et ils veulent le perdre, cela est dans l’ordre. Ils viennent de faire brûler par leur bourreau le livre le plus sage et le plus patriotique que j’aie jamais lu [1] , sur les corvées, sur toutes les oppressions que le peuple souffre et que notre grand homme veut détruire ; ils pourront brûler leur barbe en brûlant cet ouvrage. Il faut espérer qu’ils en feront tant, qu’ils obligeront la main qui les a tirés de l’abîme à les y laisser retomber.

En attendant, il n’y a sorte d’horreur que la secte des convulsionna ires ne prépare. Il faut que Panekoucke ait perdu le sens commun, s’il ne renvoie pas sur-le-champ l’infâme édition qui va le perdre [2]. Je conçois encore moins le silence de sa sœur ; il y a dans tout cela un esprit de vertige. Je suis très-instruit, et je leur prédis malheur. Je souffre de leurs peines et des miennes.

Envoyez-moi, je vous prie, par M. de Vaines, la feuille que vous savez [3].

  1. Les inconvénients des droits féodaux par M. de Boncerf, premier commis de Turgot. Voyez les lettres à M. Christin, du 5 mars 1776 ; à M. de Vaines, du 6 mars ; à M. de Boncerf lui-même, du 8 mars (t. XIX, p. 538, 539 et 545, des œuvres de Voltaire), M. de Boncerf avait été décrété de prise de corps ; mais le roi défendit au parlement de donner suite à cette affaire.
  2. Voyez lettres n° 49, 50, 51, 52.
  3. Qu’on lui attribuait, et que M. Seguier avait poursuivie. Voyez lettre n° 54.