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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


s’en est saisi sur l’appel de M. de Lisle. Il a converti le décret de prise de corps en assigné pour être ouï, et tout ira doucement. C’est un dédale d’intrigues et de contre-intrigues dont il est impossible de confier le secret au baron Rigolei [1], mais qui vous ferait rire à pleurer.

Quant à l’auto-da-fé [2], il est suspendu. On a écrit à M. le procureur général de se conformer à l’édit de rétablissement, et de ne souffrir aucune dénonciation qu’elle ne lui fût remise, de n’en faire lui-même aucune sans en avoir prévenu le ministère. Je tâcherai d’avoir ces Inconvénients des droits féodaux [3] de vous les envoyer ; vous serez surpris, en lisant ce livre, des qualifications que Seguier lui a données. Ce Seguier est un des plus vils coquins que nous ayons à Paris. Il ressemble au Wasp de l’Écossaise, qui ne mordait que par instinct de bassesse.

Adieu, soyez tranquille et comptez sur vos amis.



55. A CONDORCET.


6 mars 1776.


Mon illustre ami, vous voyez que les monstres noirs mordent hardiment le sein qui les a réchauffés.

  1. Rigoley d’Ogny, intendant des postes. Voyez plus loin p. 115.
  2. Du livre de de Lisle de Sales.
  3. Par M. de Boncerf, caché sous le nom de Francaleu. Voyez la note de M. Beuchot, au tome XIX, page 545, des œuvres de Voltaire.