Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/303

Cette page n’a pas encore été corrigée
101
ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


ront du moins à la secte des sicaires qui s’établit dans Paris.

Concertez-vous sur cela avec M. D’Alembert. Il n’y a pas un moment à perdre. L’Église des gens de bien est en danger. Soutenez-la sur le penchant du précipice ; empêchez que les assassins des La Barre ne triomphent. Je sais que les scélérats aiguisent leurs poignards contre moi : je sais tout ce qu’ils préparent. Il est d’une nécessité absolue que madame Suard force son frère [1] à ne se point charger d’une détestable édition [2] annoncée par un nommé Bardin dans plusieurs journaux. Panckoucke est déjà soupçonné ; il sera bientôt accusé et perdu. Je suis plus instruit qu’on ne pense.

Encore une fois, faites-moi l’honneur et le plaisir d’être mon confrère.

V.


52. A CONDORCET.


28 février 1776.


Je vous excède peut-être de mes lettres, mais il faut pardonner aux jeunes gens qui ont de grandes passions, et qui se trouvent dans des situations violentes.

Il est certain que la faction des sicaires qui persécute M. de Lisle de Sales, affile ses poignards et charge ses arquebuses. Il est certain que Panckoucke

  1. Le libraire Panckoucke.
  2. En 40 volumes au lieu de 54. Voyez la lettre à d’Argental, du 6 mars 1776, et ci-dessus la lettre n° 49.