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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


Denis Pasquier appelleraient alliée quiconque élèverait des cloutes sur la dévotion du sacré cœur ou sur l’infaillibilité du parlement.

Ne disons donc pas de mal des alliées.


45. A CONDORCET.


27 septembre 1775.


J’avais déjà lu M. de Guibert ; j’avais déjà pensé qu’il fallait deux prix [1]. Raton est très-sensible au souvenir de l’un des deux Bertrands. On a enfin achevé de lui griller les pattes, il ne peut plus envoyer des marrons. En voici de M. Laffichard [2], homme fort célèbre autrefois dans le Mercure. On dit que ce M. Laffichard est actuellement retiré du monde, et qu’il a très-bien fait.

Messieurs Bertrands sauront que Luc [3] a écrit à Raton ces mots de sa main : Je vais m'occuper à faire

  1. Il s’agit de l'Éloge de Catinat, mis au concours par l’Académie, et traité par M. de Guibert et par La Harpe.
  2. Le Temps présent, par M. Joseph Laffichard. Condorcet y est mis en scène sous le nom d’Ariston :

    Ariston, mon ami, survint dans ces bocages
    Que j’avais attristés par ces sombres images.
    On connaît Ariston, ce philosophe humain,
    Dédaignant les grandeurs qui lui tendaient la main :
    De la vérité simple, ami noble et fidèle,
    Son esprit réunit Euclide et Fontenelle.

    (Œuvres, t. XIV, p. 299.)
  3. Par ce sobriquet, qui paraît une anagramme injurieuse, Voltaire et D’Alembert désignaient Frédéric.