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CORRESPONDANCE


voulu me faire parvenir cet excellent ouvrage. C’est à mon gré un service essentiel que vous rendez au bon goût et à la patrie. Le livre que votre Picard foudroie me paraît ressembler en son genre à la Henriade de Fréron et de la Beaumelle. La seule différence est, que l’une est une sottise de gredins, et l’autre une sottise de Trimalcion.

J’ai craint un moment que le mémoire de mon jeune homme ne déplût à quelques ministres, mais j’apprends que mes terreurs étaient mal fondées ; au reste, il ne demande rien, il s’est contenté de dire la vérité. On ne peut assurément lui en savoir mauvais gré.

Voilà un terrible fou que cet homme qui veut exterminer l'Encyclopédie [1]. Il n’y a qu’un homme en France aussi insolent que lui, et c’est son frère [2].

Continuez, mon cher et respectable philosophe ; éclairez le genre humain dans tous les genres ; tâchez que Raton meure en paix, et puisse-t-il avoir le bonheur de vous voir avant de mourir.

V.


44. A VOLTAIRE.


Ce samedi, 12 août 1775.


L’ami J. G. [3] est entré dans l’assemblée du clergé, et y fait un beau discours contre la philosophie, et il a dit : « Qui le croirait, Messieurs ? le sanctuaire

  1. Lefranc de Pompignan.
  2. Jean-George Lefranc, évêque du Puy, en Velay.
  3. Jean-George Lefranc.