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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


sophe, que le roi de Prusse vient d’appeler auprès de lui à Potsdam, M. de Morival [1], qu’il lui donne une pension, qu’il le fait capitaine, et le nomme son ingénieur. Il m’a écrit sur cela une lettre telle que Marc-Aurèle ou le grand Julien l’aurait écrite [2]. Il sied bien alors à Morival de présenter au roi de France une requête dans laquelle il ne lui demande lien. C’est la première qu’on ait faite dans ce goût. J’espère que cette pièce fera quelque effet sur les bons esprits, et que les méchants seront obligés de se taire, surtout si vous parlez.

Continuez à aimer un peu le vieux malade de Ferney, et à faire goûter aux hommes la vérité en tous genres.


43. A CONDORCET.


7 auguste 1775.


Ah ! la bonne chose, la raisonnable chose, et même la jolie chose que la lettre au prohibitif [3] ! Cela doit ramener tous les esprits, pour peu qu’il y ait encore dans Paris de bon sens et de bon goût. Je ne puis assez vous remercier. Monsieur, d’avoir bien

  1. D’Étallonde.
  2. En date du 12 juillet 1775. — Correspondance, t. IX, p. 307.
  3. Lettre d’un laboureur de Picardie à M. N. (Necker), auteur prohibitif. Voyez le t. XI, p. I.

    « M. de Condorcet m’a envoyé la lettre d’un fermier de Picardie. Ce fermier est un homme de très-grand sens et de très-bonne compagnie. Je voudrais bien souper avec lui. » (A M. de Vaines, 7 auguste 1775.)