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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.

Mais surtout je vous conjure de ne jamais écrire à mon cher Tressan, que d'étranges machines, fiers feux follets d'un instinct perverti, vont persécutant l'écrivain sans parti [1].

Je ne suis pas étonné que M. le garde des sceaux n’ait rien entendu à cet abominable galimatias. Il faut bien se donner de garde de faire courir de pareilles sottises, qui seraient capables de faire un tort irréparable.

A l’égard du jeune homme sacrifié par les bœufs tigres [2], c’est à son maître à prendre vivement ses intérêts. C’est à lui de protéger les gens qui pensent comme lui. Il ne donne pas dans cette affaire un grand exemple de magnanimité ; s’il ne fait pas rougir et trembler les bœufs-tigres, je ne le regarde que comme un singe.



41. A CONDORCET.


8 mai 1775.


Si vous n’avez point vu les avocats, ne vous abaissez point à les voir et ne vous ennuyez point à leur verbiage. Ayez la bonté de me renvoyer ma lettre pour Beaumont.

Secrétaire de la raison et de l’éloquence, j’ai le bonheur d’être entièrement de votre avis. Il faut at-

  1. Vers de l’épître du chevalier Morton.
  2. Ce sobriquet désigne le conseiller au parlement Pasquier, qui détermina l’arrêt contre le chevalier de La Barre, et fut rapporteur dans le procès de Lally.