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CORRESPONDANCE


vous me permettiez de vous dire que, malgré quelques beaux vers détachés, M. le chevalier de Morton est un très-mauvais poëte. Je suis indigné qu’on m’impute cet ouvrage, très-indiscret d’ailleurs, très-dangereux et très-mal placé.

Voilà mes trois points ; je vous prie de répondre à tous les trois avec amitié et vérité.



39. A CONDORCET.


27 avril 1775.


Vous devez à présent avoir reçu les papiers d’un infortuné digne d’être heureux, et je ne doute ni de vos bontés ni de votre vertu courageuse.

Il est bien triste qu’un ridicule très-dangereux vienne empoisonner les consolations que je ressens. Il faut que je vous parle encore des suites très-désagréables qu’ont eues la faiblesse et la méprise de de M. de Tressan. Voilà donc deux Ratons au lieu d’un, et dans quel temps ! lorsqu’il était si important de se taire. C’est pour la troisième fois que je me vois la victime d’imprudences que je n’ai pas à me reprocher : la lettre de l’abbé Pinzo, La lettre du théologien [1], et la témérité du prétendu chevalier de Morton.

Le comte de Tressan, à qui j’ai fait de très-justes plaintes, m’a mandé que vous et M. D’Alembert vous aviez beaucoup approuvé son épître et celle

  1. Tome V, page 273, et la lettre 23, p. 39.