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CORRESPONDANCE


pattes que pour vous embrasser tons deux le plus tendrement qu’il est possible.


33. A CONDORCET.


6 février 1775.


Raton reçoit une lettre un peu consolante du 30 janvier, de celui en qui il a mis ses plus chères espérances. Il ne s’agit ici ni du carré des distances, ni des cubes des révolutions ; il n’est question que de diminuer, s’il est possible, le mal qui surcharge et qui dévore ce malheureux globe. Je vous soumets, digne bienfaiteur de l’humanité, mes desseins et mes démarches. Mon premier soin est d’obtenir pour ce jeune homme [1] une place, un titre de la part de son maître. C’est ce que je sollicite et que j’ose espérer, puisque cela ne coûte rien. Ce préambule servira beaucoup à mon infortuné, et lui procurera des avantages solides dans le pays où il sert ; il pourra même agir en France avec plus de dignité, et n’être pas regardé chez les Welches comme un expatrié qui vient demander grâce.

Je tâche d’intéresser son maître à cette bonne action.

Ce premier pas fait, je vous enverrai le mémoire [2].

  1. D’Étallonde, au service du roi de Prusse. Voltaire avait écrit deux jours auparavant à Frédéric, sollicitant pour d’Étallonde le titre d’ingénieur, qu’il obtint. Voyez sa lettre du 4 février 1775.
  2. Le cri du sang innocent.