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CORRESPONDANCE


cier prussien [1]. Nous envoyons par ce courrier à madame la duchesse d’Enville et à l’ambassadeur du roi de Prusse, un projet de mémoire et de requête, par lequel nous demandons un sauf-conduit d’un an qui nous est absolument nécessaire, et pendant lequel nous aurons le temps de mettre tout en usage et en règle, pour parvenir à nous faire rendre justice, supposé que Raton vive encore un an.

C’est à M. le comte de Vergennes à donner ce sauf conduit, puisqu’il est pour un officier au service d’une puissance étrangère. Nous désirons beaucoup qu’il soit conçu dans les termes que nous proposons. Cette petite faveur, très-légère en elle-même, mais très-importante, dépend uniquement de M. de Vergennes, qui ne la refusera pas si M. de Maurepas la demande. Nous supplions madame la duchesse d’Enville et M. le duc de la Rochefoucault d’obtenir pour nous la protection de M. le comte de Maurepas, Nous en donnons part à M. d’Argental. Nous supplions l’un des Bertrand de souffler de toutes leurs forces le feu qui est dans le cœur généreux de madame d’Enville.

Elle leur fera voir le modèle de la requête et le modèle du sauf-conduit ; ils le corrigeront, le réformeront, afin qu’il soit fait selon l’usage du pays. Cette bonne action nous suffira et sera pour nous un véritable gain de cause, sans offenser personne et sans rien risquer. Nous aurons ensuite tout le temps d’agir ouvertement, d’aller sur les lieux, d’écarter tous les obstacles, et de faire enfin triompher l’innocence et la vérité.

  1. D’Étallonde.