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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


chemin. J'ai mis insulter, pour ne pas effaroucher les Welches.

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RÉSUMÉ DU PROCÈS D’ABBEVILLE
AVEC LES RÉPONSES. [1]


Du 16 septembre 1765.

Le nommé Naturé, maître d’armes, dit que les sieurs d’Étallonde, La Barre et Moinel, s’étaient vantés dans sa salle de n’avoir pas salué une procession de capucins.

Et, à la confrontation, il avoue que le sieur d’Étallonde n’a jamais été dans sa salle.

[Preuve que ce témoin fut induit par la cabale, puisqu’il se rétracte à la confrontation.]


Du 28 septembre 1765.

Aliamet de Metigni, le cadet, dit que le sieur de La Barre lui raconta que le sieur d’Étallonde, ayant vu dans la chambre d’un nommé Beauvarlet un médaillon représentant plusieurs figures, voulut d’abord l’acheter ; mais qu’ayant remarqué que toutes ces figures, parmi lesquelles il y avait un Christ, étaient très-mal faites, le sieur d’Étallonde lui avait dit qu’il ne faudrait acheter ce médaillon que pour le briser, tant il était défectueux.

[Un témoin de ouï-dire, et qui fait parler un mort, est nul.]

[Si on voulait faire valoir ce témoignage, il justifierait l’accusé.]


Même jour.

Antoine Watier, âgé de seize à dix-sept ans, dit avoir entendu le sieur d’Étallonde chanter seul et en marchant une chanson sur des saints.

[Un témoin de seize ans n’est pas grave, et l’accusation ne l’est pas.]

Antoinette Leleu, femme de Pierre Raime, maîtresse de billard, dit

[Si d’Étallonde a chanté une vieille chanson de soldat dans]

  1. Ces réponses sont certainement de Voltaire ; on les retrouve à peu près textuellement dans sa correspondance, et il n’a fait qu’en développer la forme dans Le cri du sang innocent, t. XLVIII, p. 134 de ses œuvres. C’est ici le premier jet.