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CORRESPONDANCE

Je voudrais bien venir vous consulter tous deux sur une affaire qui vous intéressera davantage, et que je vais entreprendre. J’invoque Dieu et vous pour réussir. Il s’agit de la bonne cause : vous la soutiendrez toujours avec Bertrand. Je m’incline devant vous deux.

V.


24. A CONDORCET.


20 auguste 1774.


O tu major Fontanello et doctior.

On m’a envoyé la lettre du Théologien [1] à l’auteur du Dictionnaire des trois siècles [2]. Il y a des plaisanteries et des morceaux d’éloquence dignes de Pascal. Il est impossible qu’un abbé qui s’est déjà signalé par plusieurs brochures contre les Cléments et les Sabotiers, ait fait seul ce singulier ouvrage. Je sais qu’il n’a nulle connaissance des mathématiques et qu’il ignore si M. D’Alembert a résolu le premier d’une manière générale et satisfaisante le

  1. Voltaire ne savait pas que cette lettre fût de Condorcet. Il censure cet écrit et se défend d’en être l’auteur avec une franchise et une bonne foi que le nom de son correspondant rend fort piquantes. Voyez cette lettre dans le tome V, page 277.

    Voltaire attribua pendant quelque temps la Lettre d’un théologien à l’abbé Duvernet. Voyez sa lettre à Voisenon, du 10 octobre 1774.

  2. L’abbé Sabatier, de Castres, dont l’ouvrage n’est qu’un libelle contre Voltaire, son bienfaiteur Helvétius, et une foule d’autres.