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CORRESPONDANCE


vaincre la résistance invincible qu’ont les Welches pour tout ce qui est raisonnable.

Je vous demande donc d’envoyer un louis et votre nom à M. Baron, notaire, rue de Condé, et, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, à faire imprimer la lettre ci-jointe avec une réponse de quatre lignes, où vous diriez que vous avez souscrit. Si vous voulez la faire plus longue, ce serait une nouvelle grâce. Je crois qu’il faudrait se borner à mettre la lettre initiale des noms. Les Welches, tout sots qu’ils sont, ne se trompent jamais sur votre style, tant les passions donnent d’esprit !

Adieu, mon cher et illustre maître, conservez-moi une part dans votre souvenir, aimez-moi un peu. Ce sera pour moi la récompense la plus flatteuse du peu que je puis faire.

Beaumarchais a été blâmé par le parlement ; on dit que c’est pour empêcher ceux qui leur ont donné de l’argent de le dire tout haut. On le déclare infâme pour les cas résultant du procès ; comme si ce n’était pas le délit, mais l’opinion du tribunal qui pût faire l’infamie. Il n’y a lien de plus absurde, de plus lâche, de plus insolent et de plus maladroit en même temps, que cet arrêt. Sans celui de La Barre on serait tenté de rebeller l’ancien parlement.

Savez-vous qu’il a été sérieusement question de rétablir les jésuites, c’est-à-dire de former une congrégation de prêtres chargés spécialement d’élever la jeunesse, et dont les ex-jésuites formeraient la plus grande partie ? On leur aurait donné tous les petits collèges de province. Nos ministres ont eu la bonté