Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée
18
CORRESPONDANCE


des chevaux. M. Scrafton, qui a servi longtemps dans l’Inde, et surtout sur le Gange, est entièrement de l’avis de M. Legentil. Il est étonné de la facilité avec laquelle les Brames calculent les éclipses. Vous connaissez sans doute tout ce que dit M. Holwel [1] sur les anciens Bracmans, et sur le livre du Shasta-Sid, qui a cinq mille ans d’antiquité. Si M. Holwel ne nous a pas trompés, c’est, sans contredit, le plus ancien monument de la terre. On m’a envoyé depuis peu un petit extrait de l’ouvrage de M. Legentil, tiré du journal des savants. Cet extrait annonce des choses bien intéressantes. Je pourrais aussi vous faire tenir incessamment quelque chose d’assez curieux sur l'Inde [2].

Dieu veuille que ce petit ouvrage vous parvienne.

Je mettrai dans le paquet deux exemplaires, l’un pour vous, Monsieur, l’autre pour M. D’Alembert.

L’inclément Clément [3] n’aura pas beau jeu à désavouer les clémentines qu’il m’a écrites : j’ai tous les originaux de sa main. Je ne crois pas qu’il y ait d’êtres si méprisables dans le monde que toute celte petite canaille de la littérature. Ils avilis senties belles-lettres autant que vous honorez les sciences.

J’ai vu M. de Garville, mais je ne l’ai point assez vu, j’étais trop malade ; il m’a paru bien digne de votre amitié.

    Fragments sur l’Inde, ainsi que M. Scrafton. Voyez tome XLVII, page 332, des œuvres de Voltaire.

  1. Gouverneur de Calcutta, qui, prisonnier au Bengale, y étudia vingt ans la langue sacrée des Brames, et publia des mémoires sur l’Inde, que Voltaire estimait très-précieux.
  2. Les Fragments sur l’Inde et Le générai Lally.
  3. Clément (de Dijon.)