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CORRESPONDANCE

8. À Condorcet[1].
4 janvier 1773.

Je suppose, Monsieur, qu’une lettre de la rue Saint-Roch et du bureau de la Gazette est de vous, du moins je le présume par le style ; car il y a bien des écritures qui se ressemblent, et personne ne signe. Vous devriez mettre un C, ou tel autre signe qu’il vous plaira, pour éviter les méprises.

Voici un petit paquet de ces marrons que Bertrand a commandés à Raton. S’ils ne valent rien, il n’y a qu’à les rejeter dans le feu d’où Raton les a tirés. Vous êtes obéi sur les autres points. Il s’est trouvé un honnéte homme, nommé l’abbé Masan[2], qui rend aux assassins du chevalier d’Étallonde, et du chevalier de La Barre, la justice qui leur est due, dans des notes assez curieuses de l’édition qu’on fait à Francfort d’une tragédie nouvelle. C’est dommage que cet abbé Masan, cousin germain de l’abbé Bazin, n’ait pas su l’anecdote du sieur de Menneville de Beldat ; mais ce qui est différé n’est pas perdu. L’ouvrage d’Helvétius[3] est celui d’un bon enfant qui court à tort et à travers sans savoir où ; mais la

  1. Voltaire, t. LXVII, page 95.
  2. Ce n’est pas sous le nom de Masan, mais sous celui de Morza, que Voltaire donna les notes sur sa tragédie des Lois de Minos, tome IX. B.
  3. De l’homme et de son éducation, ouvrage posthume, 1772, 2 vol. in 8o. B.