Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/204

Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
CORRESPONDANCE


contraire en est le poison. Laissez faire, il est impossible d’empêcher de penser ; et plus on pensera, moins les hommes seront malheureux. Vous verrez de beaux jours ; vous les ferez : cette idée égaye la fin des miens.

Agréez, Messieurs, les regrets de l’oncle et de la nièce.


2. À Condorcet[1].
5 décembre 1770.

Puisque M. le marquis de Condorcet tolère les vers, le roi de la Chine le prie de le tolérer[2]. Il avait envoyé un exemplaire pour vous, Monsieur, et votre compagnon de voyage[3]. Je ne sais si on oublie Pékin quand on est à Paris. Cet exemplaire français n’est imprimé que dans une sorte de caractères. Vous savez qu’à la Chine on en a employé soixante-quatre pour rendre l’impression et la lecture plus faciles. C’est de la pâture pour messieurs des inscriptions et belles-lettres. Au reste, je ne doute pas que le roi de la Chine n’aime aussi les mathématiques. Pour moi, Monsieur, j’aime passionnément les deux mathématiciens qui ont autant de justesse que de grâce dans l’esprit.

  1. Voltaire, t. LXVI, page 506.
  2. Épître au roi de la Chine, tome XIII des œuvres de Voltaire.
  3. D’Alembert, qui avait accompagne Condorcet dans sa visite à Ferney.