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CLXXXIV
REMARQUES


litiques, avait été secrétaire intime du duc de la Rochefoucauld, jusqu’à la catastrophe effroyable qui enleva ce bon citoyen à la France. Au moment où j’écrivais la biographie de Condorcet, je demandai à M. Feuillet de vouloir bien m’éclairer sur les bruits relatifs à la pension et à la demande du capital, qui étaient aussi venus à mes oreilles. Il me répondit sans hésiter qu’il n’en avait personnellement aucune connaissance. Ce renseignement négatif, et du plus haut prix, est corroboré par l’examen minutieux que j’ai fait du compte de tutelle de Mme O’Connor. Je trouve là des détails circonstanciés sur le passif et sur l’actif de la succession à diverses époques, sur la vente opérée par Condorcet, au moment de son mariage, d’une petite propriété située près de Mantes, nommée Denmont ; sur l’acquisition qu’il fit, avec une partie du prix de la vente, de fermes près Guise, provenant de l’abbaye de Corbie. Il est mention dans ce compte, à l’article du passif, de mémoires très-peu importants de menuiserie, de serrurerie, etc. Je cite cette circonstance pour montrer avec quel scrupule, avec quelle minutie cet acte est rédigé. J’y trouve aussi dans l’actif l’origine, j’ai presque dit la filiation de petites rentes de 3, de 4 et de 5 francs.

Je n’y vois au contraire aucune trace d’une augmentation de revenu correspondant à 1786, année