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CLXXXII
REMARQUES


l’avoir amené, qu’il n’était pas, comme le dit ensuite Condorcet, qui, de son réduit, avait entendu tout le colloque, un chercheur d’appartements, et qu’il savait ou au moins soupçonnait que quelqu’un était caché dans la maison. Il parla des visites pour le salpêtre, et donna à entendre que vraisemblablement on viendrait en faire ; ajoutant, et il le répéta plusieurs fois avec une sorte d’affectation, que si l’on avait quelque chose de précieux, il fallait y bien prendre garde, vu que ceux qui étaient chargés de ces visites n’étaient pas toujours des gens sur qui l’on pût compter.

« On doit juger que cet individu nous inquiéta beaucoup : nous ne pouvions deviner s’il était venu pour espionner, ou pour donner un avis généreux. (Je dois dire à sa louange qu’il était venu dans cette dernière intention : nous l’avons su depuis). Quoi qu’il en soit, le lendemain matin, Condorcet reçut une lettre qui lui annonçait qu’on devait peut-être le même jour faire une visite dans la maison, qu’on soupçonnait receler des fugitifs du Midi. »

On ne trouve, comme on voit, dans cette relation, aucune trace de l’impatience juvénile qui, suivant M. de Lamartine, amena la fin déplorable de Condorcet.

J’ai rendu compte, à la page cvj, des principales circonstances qui conduisirent à une séparation mal-