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CLXXIV
REMARQUES

Ces circonstances m’avaient porté à penser, je l’avoue, que les inexactitudes échappées à l’auteur de l’Histoire des Girondins écrivant sur des documents erronés les deux premiers volumes de ce bel ouvrage, seraient rectifiées dans les éditions suivantes ; que des inexactitudes nouvelles ne dépareraient pas les autres volumes. Cette espérance ne s’est pas réalisée ; de nombreuses éditions se sont succédé avec rapidité, sans qu’on remarque aucun changement dans les jugements, souvent sévères, dont Condorcet avait été l’objet dans les deux premiers volumes ; sans que, dans les volumes suivants, M. de Lamartine ait cru devoir tenir aucun compte des renseignements, puisés à des sources certaines, consignés dans ma biographie, ou de ceux que j’avais eu l’honneur de lui communiquer verbalement. Je n’ai donc plus d’autre ressource que de signaler nettement les points sur lesquels nous ne sommes pas d’accord, M. de Lamartine et moi, afin que le public puisse prononcer entre nous en connaissance de cause. Ainsi que je le disais (page cx de la biographie), dans un passage relatif à M. de Chateaubriand, je ne saurais prouver d’une manière plus éclatante ma confiance dans la force de la vérité, que d’oser l’opposer toute nue à des erreurs dont il est difficile de saisir le véritable caractère sous les traits brillants du plus beau langage.